Le gouvernement français fait mine de s’indigner devant les marchés aux esclaves lybiens... Pourtant, ceux-ci ne sont rendus possibles que grâce aux politiques anti-migratoires européennes, et à leur externalisation : l’Union européenne finance les politiques répressives lybiennes en contrepartie de la "contention des flux migratoires".
Mais surtout, en s’indignant de ce qui se produit de l’autre côté de la Méditerranée, il détourne l’attention de ses propres exactions. Dans les Alpes, de la frontière italienne à Briançon, la frontière est militarisée. L’Etat français traque, menotte, enferme et reconduit manu militari des exilé.e.s, souvent mineur.e.s et pour la plupart déjà passé.e.s par la Lybie. Après le cauchemar lybien, le cauchemar alpin.