SCOP et Syndicats, un mariage de raison ?

Qui décide des orientations d’une entreprise ? A qui profite le travail des employé-e-s ? Peut-on choisir ses conditions de travail, sa façon de travailler et ce qu’on produit ?

Travail ennuyeux, dégradant, stressant, pathogène, nuisible et mal payé… Les syndicats s’efforcent de protéger les travailleurs.euses ; les sociétés coopératives et participatives (SCOP – anciennement « sociétés coopératives ouvrières de production ») essaient de les soustraire à l’exploitation grâce à la coopération et à l’autogestion. Quels ponts peuvent être construits entre les deux ?

La SCOP doit permettre l’autogestion de l’outil de travail, mais est-ce toujours le cas ? Aujourd’hui, elles peuvent employer de simples salariés, et des personnes qui n’y travaillent pas peuvent y investir et percevoir des dividendes. Les SCOP sont-elles toujours une alternative radicale à l’entreprise capitaliste ?

Quant aux syndicats, quel rôle peuvent-ils jouer dans une entreprise censée avoir fait disparaître les rapports d’exploitation entre patrons et salarié.es ? Enjeux de la sécurité et de la santé au travail, prévention des risques psycho-sociaux, lutte contre les discriminations, défense des travailleur.euses face aux atteintes au droit du travail et respect des principes autogestionnaires – que peuvent-ils apporter aux SCOP ?

Au-delà de la défense des travailleur.euses, les syndicats ne devraient-ils pas aussi remettre en cause et chercher à transformer les structures dans lesquelles s’organise actuellement une grande partie du travail et de la production, à savoir les entreprises capitalistes ?

Pour sortir du capitalisme, il nous faut bien sûr l’affronter, mais aussi le miner en adoptant d’ores et déjà d’autres manières d’organiser la production. Faut-il remettre l’autogestion des moyens de production au cœur des luttes syndicales, et faire entrer les syndicats dans les SCOP ?

Venez discuter de ces questions le 9 mars à partir de 18 h à la MdH Centre-Ville, 2 rue du Vieux Temple, à Grenoble, avec :
Maxime Quijoux, sociologue travaillant sur le syndicalisme et la démocratie en entreprise, auteur de Néolibéralisme et autogestion, l’expérience argentine et de Adieux au patronat, lutte et gestion ouvrières dans une usine reprise par ses salariés, ainsi que de l’article « SCOP qui peut ! » sur l’expérience de création de SCOP par la CGT dans les années 80 ;
Cyril Zorman, président de l’Union régionale des SCOP AURA ;
Christophe Chevalier, ancien syndicaliste d’Ecopla, entreprise dont les salarié-e-s ont lutté pour sa reprise en SCOP.
Organisé par Le Champs des Possibles, Précaires Solidaires 38, SUD Cafés Hôtels Restaurants 38 et Solidaires 38