Rassemblement le 12 janvier à 13h30 devant le tribunal de Grenoble
Ce jour-là, deux personnes font appel après avoir été condamnées pour tentative de vol de nourriture dans des poubelles de supermarché… vides ! Elles avaient été arrêtées (par pas moins de cinq voitures de policiers) alors qu’elles se trouvaient sur le parking d’un supermarché, sans aucune denrée alimentaire avec elles, puis maintenues 15 heures en garde-à-vue. Elles ont été comdamnées en 2021 pour « tentative de vol aggravée » ainsi que « refus de se soumettre au prélèvement ADN ». Lors de la garde à vue leur ADN avait été prélevé sur les objets traînant dans leurs cellules et sur des restes de repas. En première instance, le tribunal a reconnu que ces prises d’ADN n’étaient pas légales. Faire des prélèvements ADN ou le prendre de force sont des pratiques policière et judiciaire qui se généralisent et participant à la normalisation d’un fichage systématique. Lutter contre le fichage ADN, c’est aussi refuser cette société de contrôle et de surveillance des masses.
Ce procès, c’est la criminalisation de ce qui est pour des milliers de gens un moyen de survie, dans une société d’opulence où pourtant certain·e·s ne mangent pas à leur faim.
On nous bassine tous les jours avec des pubs et des actions commerciales anti-gaspi. Mais que sont réellement ces initiatives « anti-gaspi » ? C’est vendre des trucs bientôt périmés, pour pouvoir faire du profit même sur des poubelles. C’est accepter de donner ses poubelles à des assos, à condition que ce soit « valorisé » en crédit d’impôt. C’est faire des campagnes publici-taires pour se vanter d’être écolo en gagnant toujours plus d’argent (autant le dire, c’est du green washing). C’est développer des applis pour organiser la vente de récupe, tout en revendant les données personnelles au passage. Pendant ce temps les poubelles sont de plus en plus « protégées », gardées sous clé, sous caméras, derrière des palissades et des barbelés. Il ne faudrait pas que des gens puissent y trouver de la nourriture gratuite !
Une fois de plus, une pratique marginale est encadrée, normalisée, ingurgitée par la société, et en même temps, celleux qui la continuent hors des sentiers balisés sont réprimé·e·s. Une stratégie classique, qui se retrouve dans les campagne de légalisation de squat, la récupération capitaliste du covoiturage, etc. Faire de la récupe c’est aussi refuser de contribuer à ce système occidental d’opulence, de surproduction et de surconsommation. Le capitalisme cherche à ce que tout soit accessible tout le temps, tout en générant des tonnes de déchets dont les plus dangereux sont exportés vers d’autres pays. Cela nécessite l’exploitation de milliers de personnes et le pillage de ressources. Cette opulence se construit donc sur l’exploitation de pays coincés dans des relations néo-coloniales.
On vit dans une société capitaliste de merde, on préfère voler ses déchets et se les partager que d’acheter sa production !
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