La période électorale est marquée par des discours réactionnaires et tend à mettre les mobilisations, les grèves, les manifestations au second plan. Aussi, nos organisations tiennent à réaffirmer l’importance des différentes luttes ayant marqué le quinquennat et à affirmer dès l’entre-deux tours que nous continuerons à nous mobiliser afin de défendre nos droits, nos conquis sociaux et pour l’avenir de la population comme de la planète.
Un climat nauséabond
La campagne pour les élections présidentielles bat donc son plein depuis plusieurs mois et rythme la vie politique et médiatique de la France. Force est de constater que les politiques menées par Macron, son gouvernement et sa majorité parlementaire ces dernières années n’ont fait que renforcer les discours autoritaires, racistes et fascistes aujourd’hui portés par Marine Le Pen, Éric Zemmour et même Valérie Pécresse qui reprend à son compte la pseudo théorie du "grand remplacement". Le climat est plus nauséabond que jamais, les médias offrent des tribunes inédites à la parole réactionnaire. Que ce soit face au président sortant ou face à l’extrême-droite et à la droite, nos organisations ne peuvent pas aujourd’hui regarder ces élections sans intervenir. sur notre terrain : la rue et les mobilisations
Macron : président des riches
Le gouvernement mené par E. Macron, dans la continuité des gouvernements précédents, a mené de multiples offensives contre le monde du travail, les classes populaires et la jeunesse et a aggravé la misère et le désespoir social. De la sélection à l’université, à la réduction du droit à l’assurance chômage en passant par des gels ou des baisses de salaires , le gouvernement a plongé dans la précarité des dizaines de milliers de jeunes, de salarié·e·s, de chômeurs·ses, de retraité·e·s… tandis que les riches ont continué à accroitre leurs fortunes.
Macron a imposé sa politique antisociale de façon particulièrement autoritaire, en gouvernant par ordonnance. La répression (y compris par le recours aux forces militaires) et les violences policières se sont accentuées tant sur les mouvements sociaux que dans les quartiers populaires.
La lutte contre les violences sexistes était présentée comme "grande cause" de ce quinquennat, mais qu’en est-il réellement ? Toute la communication du gouvernement ne peut faire oublier que la police et la justice sont restés de solides piliers du patriarcat, à l’image de leurs ministres Darmanin accusé de viol et Dupond-Morreti traitant de « potiche incapable de dire non » les victimes de violences sexuelles qui demandent justice. Rien de concret concernant la lutte contre les violences faites aux femmes ne pourra être retenu de ce mandat, alors que les paroles se libèrent et que les chiffres concernant les victimes de ces violences sont toujours aussi alarmants.
Rien n’a été fait non plus pour la justice sociale et écologique, pire les grands projets inutiles se poursuivent, largement soutenus et subventionnés par l’Etat et les collectivités. La lutte contre le réchauffement climatique, qui devrait aujourd’hui occuper le centre du débat public tant la situation est critique, est absente de la plupart des discours politiques des candidat.es à la présidence, principalement à droite et à l’extrême droite. Partout les luttes pour le vivant s’intensifient et dénoncent notamment l’instrumentalisation de l’écologie pour justifier des mesures antisociales tandis qu’un rapport montre que 63 milliardaires ont la même empreinte carbone que la moitié de la population française !
A l’échelle internationale, l’État français a continué de mener une politique de pillage des ressources, de domination économique et d’occupation militaire. La France demeure l’un des plus grands marchands d’armes du monde, cette position sur l’échiquier international est bien éloignée des discours de paix affichés depuis l’invasion russe de l’Ukraine.
Les programmes présentés aujourd’hui par Macron, Pécresse, Zemmour et Le Pen ne sont guère réjouissant : recul de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, travail forcé pour les allocataires du RSA, démantèlement du code du travail...
L’extrême droite en embuscade
Loin de combattre l’extrême droite le gouvernement a repris ses thèmes dans le débat public en appliquant même en partie de son programme : en effet, un arsenal législatif a été mis en place pour s’attaquer aux migrant·e·s et aux musulman·e·s comme la loi Asile et Immigration ou la loi « séparatisme » qui permet sans aucune justification la dissolution d’organisations qui luttent contre le racisme ou qui contestent la politique du gouvernement.
Pendant ce temps et partout en France, les violences d’extrême droite se multiplient à l’encontre de militant.es (antifascistes, antiracistes, syndicaux.les, féministes, ...) et de personnes racisées et LGBTI+ ou perçues comme telles. C’est bien la banalisation du discours et de la présence d’une Lepen ou d’un Zemmour qui donne des ailes à ces actes violents, racistes et contre le mouvement social.
C’est dans la rue que ça s’passe !
Dans ce contexte ce sont les luttes sociales, comme celles des gilets jaunes ou des grévistes mobilisé-es au cours de l’hiver 2019-2020 contre la réforme des retraites, qui ont pu imposer des reculs au gouvernement. C’est le mouvement antiraciste de l’été 2020 qui a su imposer le racisme systémique comme un thème politique. Ce sont les marches climat qui ont participé à faire émerger l’urgence climatique en tant qu’enjeu de société. C’est pourquoi dès l’entre-deux-tours nous appelons à manifester pour revendiquer nos alternatives contre la politique anti-sociale et réactionnaire que nous prépare lae futur-e président-e et son gouvernement.
Il nous importe de prendre la rue et de nous mobiliser pour une société égalitaire, antiraciste, féministe, écologiste et de préparer ensemble les mobilisations d’ampleur qui permettront de préserver nos droits et d’en gagner de nouveaux, de nous unir pour ne plus subir.
Manifestation unitaire samedi 16 avril 14h place Félix Poulat
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