Le 5 novembre vers 9 heures du matin, les numéros 63 et 65 de la rue d’Aubagne disparaissent, s’écroulent sur eux-mêmes. Les corps sans vie de Simona, Niasse, Ouloume, Julien, Taher, Fabien, Cherif et Marie-Emmaunel en sont retirés. Huit mort.e.s au total. À la place des immeubles : un trou béant et des gravats, au cœur de ce quartier populaire du centre-ville. L’un des derniers probablement. En tout cas, celui où l’éloignement des pauvres a pris plus de temps qu’au Panier, livré aux touristes et à des populations plus aisées.
L’équipe de La Rabia del pueblo donne d’abord la parole aux habitant.e.s des immeubles de la rue d’Aubagne et du quartier Noailles. Ils et elles racontent les logements insalubres, les marchand.e.s de sommeil rarement inquiété.e.s, l’incurie des services municipaux et la responsabilité de Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille. Tout le monde savait. À leur tour, associations et journalistes expliquent la politique d’éloignement des pauvres du centre-ville, menée par la majorité au pouvoir depuis 23 ans. S’entremêlent les images de ces deux derniers mois, ponctués par plusieurs manifestations, où la colère des Marseillais.e.s a explosé.
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