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MANIF DE DEFENSE DU DROIT A L’IVG

Le 28 septembre est la journée mondiale du droit à l’IVG (interruption volontaire de grossesse). Cette date est née de la lutte pour l’IVG en Amérique latine et aux Caraïbes, célébrée pour la première fois en 1990. En 2011, le Réseau Mondial des Femmes pour les Droits Reproductifs (WGNRR) a déclaré le 28 septembre comme date mondiale pour le droit à l’avortement.

Cette date s’inscrit donc dans un mouvement féministe international et révolutionnaire pour le droit des femmes à disposer de leur corps. Nos droits sont toujours mis en danger : en juin 2022, la Cour Suprême des États-Unis a rendu les états libres d’interdire ou de restreindre sévèrement le droit à l’avortement. Le 15 septembre 2022, la Hongrie a mis en place un décret qui oblige les femmes voulant avorter à écouter le fœtus, dans le but de les dissuader et de limiter le nombre d’IVG.

Plus globalement, partout dans le monde le droit à l’IVG est attaqué.

Restreindre ce droit n’a jamais diminué et ne diminuera jamais le nombre d’avortements dans le monde. Cela pousse en revanche les femmes et les personnes transmasculines* à avorter loin de chez elles, ce qui représente un coût financier énorme et écarte de ce droit les femmes les plus précaires. Leur seule solution reste d’avorter clandestinement, dans des conditions dangereuses. Selon le Planning Familial, on estime qu’une femme meurt toutes les 9 minutes dans le monde suite à un avortement clandestin. Dans les pays où l’avortement est illégal, les femmes qui ont recours à un IVG ou les médecins qui le pratiquent, se voient punies par la justice (amendes et peines de prison), ainsi que par la « justice populaire » par l’exclusion et l’humiliation. Pour donner quelques exemples, les peines de prison peuvent être de 3 années à Malte et en Égypte pour les femmes y ayant eu recours. Les femmes faisant une fausse couche sont soupçonnées d’avoir accouché clandestinement et risquent ces mêmes peines alarmantes et intolérables.

En bref, dans de nombreux pays, des femmes meurent, sont emprisonnées, sont précarisées, à cause des lois anti-IVG. Dans tous ces pays, des femmes se battent pour ce droit. Nous nous battons aux côtés des femmes du monde entier pour le droit à disposer librement de nos corps. Quand on attaque les droits d’une femme, ce sont toutes les femmes qui sont attaquées.
Solidarité féministe avec nos soeurs du monde entier !

Les attaques contre le droit à l’IVG ne sont pas des attaques isolées. Ces politiques anti-IVG sont toujours accompagnées d’autres politiques sexistes et anti-droits LGBTI. Par exemple, en 2019, 1 an avant d’interdire quasi totalement l’avortement, la Pologne a mis en place des zones anti-LGBTI. Se battre pour l’IVG, c’est donc se battre contre les LGBTphobies, contre ces idées réactionnaires et dangereuses associées aux politiques anti-IVG, contre le pouvoir patriarcal qui impose ses lois sur nos corps et sur nos vies.

Pourquoi se mobiliser en France pour le droit à l’IVG ?

  • Car nous soutenons les femmes de tous les pays.
  • Car ce droit n’est toujours pas un droit constitutionnel, rien ne nous assure qu’il ne soit pas limité ou supprimé en France.
  • Car en se battant pour ce droit, nous nous inscrivons dans un combat antipatriarcal pour le droit des femmes et des LGBTI à disposer librement de leur corps.
  • Car bien que légal, les personnes les plus isolées, précaires, marginalisées ont beaucoup plus de mal à avoir accès à l’ivg : de nombreux centres d’IVG sont fermés (plus de 130 depuis 2010), et nous manquons terriblement de moyens dans le domaine de la santé.
  • Car la clause de conscience permet encore à de nombreux-ses médecins de refuser de
    pratiquer un avortement,
  • Car il faut se défendre contre les politiques réactionnaires et conservatrices de la droite et de l’extrême droite qui s’attaquent actuellement à nos autres droits (PMA et mariage pour toustes, facilité de l’accès aux parcours de transition.)

C’est pourquoi nous revendiquons :
- L’inscription du droit à l’IVG dans la constitution ;
- La réouverture des centres IVG ;
- La fin de la double clause de conscience pour les médecins et l’application de la
loi du délit d’entrave à l’IVG ;
- La suppression des délais pour l’IVG (également recommandé par l’OMS)
- La possibilité aux centres de santé sexuelle de pratiquer des IVG instrumentales,
y compris par des sage-femmes ;
- Un réinvestissement massif dans la santé et les hôpitaux, et les associations de
santé sexuelle (notamment le Planning Familial) ;
- L’accès facilité à la contraception définitive (vasectomie, ligature des trompes) ;
- L’application réelle de la loi d’éducation sexuelle dans l’Éducation Nationale (3
séances par an) afin de lutter, entre autres, contre la stigmatisation des personnes
ayant recours à l’IVG ;
- Une vraie politique diplomatique à l’égard des pays restreignant l’accès à
l’avortement.

*certaines personnes transmasculines peuvent tomber enceintes et sont donc concernées
par le droit à l’IVG

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mercredi 28 septembre 2022

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