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L’HÔPITAL SUD EN DANGER

LETTRE OUVERTE À OLIVIER VÉRAN :


La Tronche, le 7 mai 2021

Monsieur le Ministre des Solidarités et de la Santé,
Nous sommes les agents paramédicaux de l’Hôpital Sud du CHU Grenoble-Alpes et nous vous faisons part de notre grande inquiétude : l’avenir du site Sud d’Echirolles est en danger et nous craignons de voir disparaître notre structure de soins.

Aujourd’hui, s’appuyant sur un COPERMO signé en 2015, la Direction nous annonce que les blocs sont menacés et par conséquent toute l’activité de traumatologie, d’orthopédie, de rhumatologie et des urgences. Des groupes de travail pour réfléchir à un « scénario alternatif » sont mandatés mais nous pensons tout de même que notre activité est en péril.

Nous nous demandons comment la Direction peut invoquer un COPERMO datant de 2015, comme si la crise COVID n’avait jamais existée, comme si les évolutions sanitaires actuelles ne comptaient pas. Nous nous demandons aussi pourquoi le site Sud est abandonné alors que nous assurons nos missions par un travail de qualité reconnu par les patients (enquête de satisfaction E. Satis). Les chiffres montrent une activité rentable et en constante augmentation et ce, malgré l’année que nous venons de traverser (+6% d’activité au 1 er trimestre 2021).
L’argument de l’ARS et de la Direction se résume à restreindre les blocs sur les sites Sud et l’Hôpital Couple Enfants du fait de contraintes financières. Aussi, quatre blocs sur Sud seraient sacrifiés sur l’autel de la mutualisation.

Nous avons du mal à comprendre que la prise en charge de nos patients et nos vies professionnelles soient réduites à un tableau Excel qui va distribuer des blocs d’un côté ou de l’autre, qui va positionner des urgences d’un site à un autre, tout cela sans tenir compte d’une pandémie mondiale, des évolutions sanitaires, des bassins de population et des services de proximité. Que faudrait-il de plus pour infléchir des positions dogmatiques ?

L’Hôpital Sud d’Echirolles fait du CHU Grenoble-Alpes le premier trauma center de France avec un parcours patient efficient et un établissement à taille humaine qui facilite la qualité de soins et de la vie au travail très important pour nous tous. Pour rappel, la certification faite par l’HAS en 2019 a classé le CHUGA en classe A sur deux sites différents en 1 ère intention et dans sa globalité.

Si le devenir de la filière ortho-traumatologie du site Sud est en cause, à plus ou moins long terme cela signera la fin du premier trauma center et la mort de l’Hôpital Sud.

L’activité sur ce site est essentielle pour la région, avec plus de 16 000 passages aux urgences et plus de 56000 interventions d’imagerie par an. L’expertise de la radiologie bénéficie aussi au Centre de Gérontologie Sud. Si l’ortho-traumatologie disparait du Site Sud, que deviendront les services de radiologie également incontournables pour les patients de rééducation ?

La traumatologie d’urgence et l’orthopédie ne sont pas transférables vers un autre site. Le site Nord n’a pas la capacité d’assumer l’ensemble des prises en charge des urgences, des blocs et des hospitalisations.
La Direction semble faire l’hypothèse d’un transfert d’activité des blocs chirurgicaux sur le Nouvel Hôpital de Voiron, nous pensons davantage que cela entraînera une fuite de patients vers le privé.

La population va reprendre ses activités de montagne, source d’accidents. Comment envisager la fermeture de cette filière sur l’Hôpital Sud qui draine tout le bassin sud de Grenoble et au-delà, qui permet de former médecins de montagne et chirurgiens, personnels soignants à la traumatologie d’urgence et à l’orthopédie ?

D’autre part, comment la Direction du CHUGA pense gérer le report des interventions chirurgicales du fait de la crise COVID ? La fin espérée de la crise sanitaire va inévitablement conduire à un renforcement massif des programmes opératoires dans les années qui viennent. Comment des fermetures de blocs peuvent-elles s’inscrire dans un projet hospitalier compte tenu de ces nouvelles données ?

Lors de la crise, nous personnel, avons répondu à toutes les sollicitations venant de la Direction et avons contribué à assurer la prise en charge des patients au mieux et les perspectives qui s’annoncent sont intenables.

Nous demandons seulement de pouvoir soigner les patients et travailler correctement pour une prise en charge de qualité et rapide.
Nous souhaitons que ce site hospitalier soit non seulement préservé mais qu’il se développe. Le CHUGA pourrait valoriser plus d’activités sur ce site, qui met l’accent sur « l’homme en mouvement » en partenariat avec la rhumatologie qui associe la médecine du sport... Ce projet a vu le jour grâce à l’aboutissement d’une réflexion médicale poussée. Nous ne pouvons imaginer que notre filière soit bradée au privé, ce qui risque bien d’arriver si les scénarios de fermetures même partielles se maintiennent. Vous connaissez la concurrence
importante de notre spécialité sur Grenoble.

En conclusion, nous vous demandons, Monsieur le Ministre des Solidarités et de la Santé, d’annuler ce projet de fermeture sur le site Sud. Comme vous l’avez acté avec le Ségur, le COPERMO n’a plus lieu d’être. D’autant que celui-ci a été déclaré nocif par la Direction Générale du CHUGA à plusieurs reprises lors d’instances et de réunions. Nous sommes dans l’expectative de votre réponse, comme du positionnement de notre direction, qui attend le rendu des groupes de travail pour le 9 juin 2021.

Nous vous assurons de notre mobilisation pour défendre un hôpital Public qui tient à rester à la disposition de ses usagers.
Signé : le personnel du CHUGA Site Sud soutenu par le syndicat CGT du CHUGA

Le personnel des unités d’urgence
Le personnel d’ortho-traumatologie 4 et 5ème
Le personnel des salles de réveil
Le personnel des blocs opératoires
Le personnel de la radiologie
Le personnel de chirurgie ambulatoire
Le personnel du secrétariat d’orthopédie
Le personnel de la rhumatologie
Le personnel des consultations d’orthopédie
Le personnel du bureau des entrées
Le personnel du secrétariat de la rhumatologie
Les kinés de Sud

PÉTITION : Non à la fermeture des blocs opératoire du CHU Grenoble Alpes site Sud (Echirolles)

Pétition en ligne : http://chng.it/GFMFFxcn

Les 4 blocs opératoires du site sud (Echirolles) du CHU Grenoble Alpes sont menacés de fermetures, cela entrainera certainement la fermeture du service d’urgences et services d’hospitalisation de la filière orthopédie/traumatologie.

En 2015 l’ARS a demandé au CHU Grenoble Alpes de fermer ces blocs en échange d’une aide au financement d’un nouveau bâtiment sur le site Nord (Grenoble). En 2021 ce contrat passé avec l’ARS est sortie du placard pour menacer l’avenir du site Sud (pas de bloc opératoire = pas de service d’urgences traumatologiques = plus de service d’hospitalisation)

Entre 2015 et 2021 le contexte sanitaire et social a beaucoup changé dans notre pays. Nous vivons une pandémie qui a retardé la prise en charge au niveau opératoire qu’il va falloir rattraper dans les mois et années qui viennent. Comment le faire avec des moyens en moins ?

Au moment où la France manque cruellement de services de réanimation et de lits d’hospitalisation et n’arrive pas à se sortir de cette crise sanitaire, comment est-il envisageable que l’on puisse fermer des services de soins.

Le CHUGA, grâce au site, est considéré et reconnu comme le "1er TRAUMA CENTER" de France avec une expertise et une prise en charge de grande qualité, avec des techniques innovantes et une culture "l’homme en mouvement" très appréciée des patients et des professionnels.

La perte de cette filière serait dramatique pour l’accès au soins sur le Territoire, dans une région entourée de montagnes et avec des activités sportives souvent à haut risque de traumatismes.

Nous craignons que si ces activités disparaissent de l’Hôpital Public, elles soient absorbées par les cliniques privées à proximité. Il y aura de ce fait, une diminution de la qualité de prise en charge car il y a toujours la recherche de la rentabilité dans ces établissement privés.

Nous demandons à Mr le Ministre Olivier Veran, d’annuler cet engagement entre l’ARS et le CHUGA et de maintenir tout l’activité sur le site Sud et même d’octroyer des moyens supplémentaires sur cette filière.

SIGNEZ ICI !

HOPITAL SUD EN DANGER : LE CADAVRE SORT DU PLACARD

La CGT a porté l’alerte de nombreux professionnels, médicaux, cadres et paramédicaux inquiets pour l’avenir de l’hôpital Sud. En toile de fond, les blocs opératoires menacés, suite à une décision du COPERMO de 2015 (contrat passé entre le CHU et l’ARS). Contrainte de sortir du bois, la Direction évoque plusieurs scénarios possibles. Des groupes de travail médico-soignants planchent sur un projet médical alternatif. Quelles sont les possibilités ?

Maintien des blocs programmés mais fermeture des urgences. Quid de la traumatologie ? Mort à petit feu. En commençant par fermer deux blocs sur quatre avant l’arrêt définitif Partenariat public /privé. N’oublions pas le fiasco sur l’hôpital de Voiron...
Comment ose-t-on ressortir le COPERMO du placard, 7 ans plus tard, alors que notre Ministre de la Santé nous a fait part de l’enterrement des COPERMO par le SEGUR ?
Comment ose-t-on envisager des fermetures de blocs opératoires en pleine pandémie, alors les programmes sont massivement reportés massivement ?!

Comment ose-t-on imaginer fermer des blocs alors que les places en réanimation manquent cruellement ? Au besoin, blocs et salles de réveil peuvent y remédier.

Comment ose-t-on traiter ainsi le personnel paramédical et médical ? P our le rem ercier de son investissem ent pendant la crise et entre les vagues pour rattraper les retards de blocs, on le laisse dans l’insécurité.

L’ AVENIR DE TOUS DÉPEND DE LA MOBILISATION DE CHACUN NON À TOUT PROJET DE FERMETURE SUR SUD OUI AUX INVESTISSEMENTS POUR LA POURSUITE DE TOUTES LES ACTIVITÉS SUR L’HÔPITAL SUD

HISTORIQUE

  • Le 5/02/21 : La CGT a vent d’un projet de fermeture des blocs à SUD
  • Le 6/02/21 : La CGT rencontre les différents responsables médicaux de l’orthopédie traumato et des urgences Nord et SUD. Les craintes de fermeture sont confirmées.
  • La CGT sollicite des entrevues avec différents acteurs politique de la région :
    • - Mairie d’Echirolles : RV le 16/02 avec Renzo Sully qui écrit à la directrice du CHU pour avoir des explications.
    • - Mairie de Grenoble : Eric Piolle, Président du Conseil de Surveillance du CHU de Grenoble, nous recommande par mail de nous adresser à Mme Sorrentino...
    • - Notre demande de rendez-vous auprès du Président de la Metro reste sans réponse à ce jour.
  • Le 17/03/21, la CGT écrit un communiqué de presse pour informer la population. Le Dauphiné Libéré publie un article, où la Direction apporte un démenti. Place Grenette relaie notre communiqué.
  • Le 23/03/21, nous organisons une intersyndicale, qui aboutit à la rédaction d’une lettre commune.
  • Le 25/03/21 : la CGT lit la lettre de l’intersyndicale au Conseil de Surveillance, en présence de l’ARS et de la Direction générale. La DG transmet alors l’information suivante : en 2015, le COPER-MO prévoyait le financement d’une part du B14. En contrepartie, la fermeture des blocs à Sud.
  • Ce même jour, la DG du CHUGA écrit au Président du Conseil de Surveillance, Eric Piolle. Dans le rappel du projet d’établissement 2021-2025, pas question de fermeture à Sud mais le COPERMO de 2015 est évoqué, impliquant le transfert des activités opératoires de Sud vers le NPI.
  • Le 30/03/21, en CTE, nous demandons le contrat COPERMO à la DG. Toujours pas de réponse.
  • Le 28/04/2021, les agents d’ortho-traumato de Sud sont informés de la création du COPIL par la Direction.
  • Le 03/05/2021, la CGT organise une heure d’information syndicale pour informer tous les agents de Sud.

Pour conclure : le projet d’établissement ne prévoit pas de fermer des blocs, MAIS :
→ Quel avenir pour les urgences ?
→ Quel avenir pour le plateau technique ?
→ Qu’attend la DG du COPIL créé en mars dernier, en lui demandant de travailler sur une alternative au projet COPERMO ?
→ Le COPIL rendra ses conclusions le 9/06/21. Que faire si une fermeture de Sud, même partielle, est envisagée ?
→ Comment organiser la lutte si la DG et l’ARS maintiennent leur cap ?

L’ AVENIR DE TOUS DÉPEND DE LA MOBILISATION DE CHACUN NON À TOUT PROJET DE FERMETURE SUR SUD
OUI AUX INVESTISSEMENTS POUR LA POURSUITE DE TOUTES LES ACTIVITÉS SUR L ’HÔPITAL SUD

Tract de la CGT en version PDF :

Lettre ouverte en version PDF :

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