Article Relayé du Tamis Grenoble :
Rassemblement, dépôt de gerbe en mémoire des Massacres du 8 Mai 1945 à Sétif, Guelma, Kherrata (Algérie).
A l’initiative du Collectif du 17 octobre 1961 (massacre d’Algériens à Paris)
La chute du régime nazi a été un événement majeur dans le monde entier, faisant espérer un monde plus pacifique, plus juste, plus respectueux des droits des peuples. Cent trente mille soldats algériens ont participé, de gré ou de force, à la lutte contre le nazisme au sein de l’armée française, les fameux « indigènes de la République ». Les Algériens, comme leurs frères colonisés d’Afrique subsaharienne ou encore de Madagascar, pouvaient espérer de l’État français une amélioration sensible de leur statut voire une reconnaissance de leur aspiration à une autonomie pouvant déboucher rapidement sur une indépendance…
Le 8 mai 1945, à Sétif, six milliers d’Algériens manifestent et brandissent des pancartes : « Libérez Messali » (Messali Hadj, leader nationaliste emprisonné), « Nous voulons être vos égaux », « A bas le colonialisme », « Vive l’Algérie libre et indépendante », et un drapeau algérien est brandi fièrement. Le porteur de drapeau est aussitôt abattu, provoquant la colère des manifestants. On comptera des dizaines de morts « européens » ce jour-là. La répression jusqu’au mois de septembre ( ! ) sera terrifiante : 10 000 à 40 000 victimes algériennes selon les historiens, à Sétif, Guelma et Kherrata. C’est un véritable crime d’État : il s’agissait pour le pouvoir français de l’époque de maintenir à tout prix l’Algérie sous domination coloniale. Comme, par exemple, Madagascar, dont le peuple colonisé se révolta dès 1946 et subit une répression terrifiante trois années consécutives (plusieurs centaines de milliers de victimes ! ). Quand le refus d’entendre l’aspiration légitime des peuples sous le joug colonial conduit à des massacres et à des guerres de prétendue « pacification ».
Comme pour le 17 octobre 1961, reconnaître les massacres du 8 mai 1945
A l’image de ce qui se fait à Paris depuis deux années, le Collectif isérois 17 octobre 1961 a décidé de rappeler ce qui s’est passé le 8 mai 1945 en Algérie et d’organiser le 8 mai un temps de mémoire et de reconnaissance. Les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata font partie de l’histoire de France et de l’histoire de l’Algérie, et il est grand temps de les « sortir » de l’oubli et du refoulement. Aussi ce Collectif compte bien lors de cette cérémonie demander la reconnaissance par l’État français des crimes commis lors du 8 mai 1945 dans la région de Sétif, Guelma et Kherrata, et l’inscription dans les livres d’histoire des crimes coloniaux perpétrés contre les peuples colonisés (Algérie, Madagascar, Indochine, Nouvelle-Calédonie/Kanaky…).
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