Le 5 octobre, nous serons en grève révolutionnaire !
Le climat (social) se réchauffe
Après deux ans de musellement de la contestation sous prétexte de virus, cette rentrée est une rentrée sociale. En septembre, toutes les fonctions publiques ont eu leur jour de grève. L’éducation, les territoriaux, les travailleuses et travailleurs de l’hôpital, les bibliothécaires mais aussi les emplois de services aux personnes, les éducs, les sages femmes, les supermarchés Auchan etc.
Tous et toutes crèvent de travailler dans le marasme pour des salaires pourris. Tous ces personnels ont été reconnus comme des emplois “prioritaires” , ils ont été applaudis, on leur a proposé des médailles et fait miroiter des revalorisations. Les mises en scène des Grenelle, des Segur et des promesses ministérielles, n’ont accouché que de primes dérisoires quand elles n’ont pas servi de prétexte à l’accélération des réformes toxiques que les managers nous vendent comme des progrès. L’hypocrisie du pouvoir politique finit de se rendre insupportable quand le gouvernement parvient à concilier les discours flatteurs pour les travailleuses et les travailleurs avec les mesures qui accentuent la précarité, sapent le droit social, renforce les pressions hiérarchiques, organisent les pénuries de moyens, condamnent les chômeurs et les chômeuses à la misère et sanctionnent les récalcitrant-e-s. Quiconque a les yeux ouverts ailleurs que sur un écran de télé sait que la réalité sociale et politique du pays impose d’agir en faveur de notre camp social.
Comme d’habitude, la classe dominante fait payer la crise pandémique
et économique aux chômeuses, aux chômeurs et aux salarié·es
Après la gabegie patronale du “quoi qu’il en coûte” qui a distribué d’avantage aux travailleurs des classes supérieures qu’aux “premier·ères de corvées”, les licenciements par dizaine de milliers sont occultés par les discours sur “la reprise”. Le détournement de fond en bande organisée qui finance des vaccins sur fonds publics et verrouille les brevets pour enrichir des actionnaires ne prend même plus la peine de se cacher. Toujours davantage, l’opportunisme capitaliste tire profit des pires situations pour s’enrichir en piétinant les conditions de vie du plus grand nombre, l’égalité économique et les libertés collectives.
Le pouvoir relance donc sa réforme de l’assurance chômage qui veut encore baisser les revenus de centaines de milliers de chômeuses et chômeurs précaires. Il prépare aussi les cerveaux au retour d’une réforme des retraites dont personne ne veut sauf les fonds de pensions.
Voter utile, c’est voter la grève !
Pour organiser la riposte et construire la solidarité des secteurs en lutte, les organisations syndicales appellent à une nouvelle journée de grève interprofessionnelle le 5 octobre.
Comme d’habitude, il y aura des cortèges et des manifs et, comme d’habitude le bloc bourgeois nous insultera dans sa presse et prétendra que, en démocratie blindée, “Ce n’est pas la rue qui gouverne”. Bien que ce soit “la rue” qui travaille, qui soigne, qui éduque, qui construise, qui fabrique, qui nettoie, qui vende, qui accueille, qui assiste, ce n’est effectivement pas elle qui gouverne. En vérité, ce n’est pas le peuple non plus. En toute certitude, la foire aux présidentielles qui sature le spectacle médiatique n’y changera rien.
Contre le capital, mieux vaut lutter que voter
La période électorale illustre encore la mise en scène de la diversion avec l’imposition des thèmes sécuritaires et les surenchères démagogiques. Les sondages nous promettent une extrême droite au coude à coude avec une droite extrême et les candidat·es invité·es des plateaux de télé défendent le capital 9 fois sur 10. Si nous sommes syndicalistes et révolutionnaires, c’est que nous savons que l’heure n’est plus aux aménagements ou aux “négociations” avec l’état bourgeois et le patronat. La période où “le monde du capital” voulait bien passer des compromis avec “le monde du travail” est révolue depuis 40 ans. Le capital ne lâche plus rien car les pouvoirs politiques lui ont donné toute latitude pour imposer ses volontés. C’est donc sur le terrain du rapport de force économique que l’on peut contraindre les capitalistes car ils ne comprennent pas d’autres arguments que ceux de leur portefeuille. Ces gens ne discutent plus, ils cognent.
Une main sur la caisse, l’autre sur la matraque
En guise de dialogue social, l’arsenal pénal et policier s’étoffe donc de deux lois par an désormais. Après la loi “sécurité globale”, le dernier projet de loi sur la “responsabilité pénale et la sécurité intérieure” est en cours d’adoption à l’assemblée. Car si les fascistes sont aux portes du pouvoir politique, les fascisants, eux, sont bien installés dans les fauteuils gouvernementaux.
Un gouvernement qui déploie des armes de guerre contre ses contestataires, mutile comme jamais depuis les ratonnades officielles de 1961, cautionne les violences racistes de la police par ses encouragements avec un ministre qui “s’étouffe” de rire d’en entendre parler tout en participant aux manifestations des syndicats de flics les plus abrutis, un gouvernement qui fait voter des lois de surveillance sans précédent, fait mettre en garde à vue pour une banderole sur une maison, projette des purges dans l’université, laisse ses principaux ministres vomir leurs obsessions islamophobes, dont le ministre de l’intérieur, encore lui, s’honore d’être moins “mou” que la dirigeante de l’extrême droite, dont le président réhabilite la mémoire de Pétain et de Maurras, n’est pas un gouvernement centriste. C’est un gouvernement de droite extrême.
Plutôt chômeur que contrôleur !
Rien d’étonnant, dans cette perspective, que cette même équipe impose un pass “sanitaire” qui prend la forme d’un pass licenciement pour des milliers de travailleurs et travailleuses tout en instaurant une société de contrôle et de discrimination généralisée. En choisissant, par cette mesure, de priver une partie significative de la population de travail, d’accès aux soins, aux services publics, aux lieux de culture et de socialisation, le gouvernement renonce à une véritable politique sanitaire. C’est une mesure à moindre coût pour le capital, car les populations les plus éloignées de la vaccination sont aussi les plus précaires et les moins dociles. Il serait trop cher d’aller les convaincre ou les protéger, on préfère les contraindre ou les isoler. Aussi, chaque prof, chaque employé-e de bar ou chaque agent préposé à l’accueil du public se voit repeint en contrôleur et chargé de trier les gens. Pour ce qui nous concerne, nous refusons de participer à ces pratiques indignes car nous refusons, comme les bibliothécaires de Grenoble en grève depuis plus d’un mois, d’être le bras de la discrimination “sanitaire”.
Tous et toutes en grève le 5 octobre... et au-delà !
Nous le savons, une journée du grève ne parviendra pas à infléchir la politique du pouvoir, à contraindre les dirigeants à concéder quelques contre parties, encore moins à imposer nos choix et à conserver nos droits. La situation économique, politique et écologique impose autre chose que des demi-mesures. Il faut rompre avec un système économique basé sur la prédation et l’exploitation sans fin des humain-e-s et de la nature car, bientôt, la vie ne sera tout simplement plus possible.
Pour nous, le 5 octobre ne peut être qu’une étape dans
la constitution d’une force consciente d’elle même, déterminée à affronter le pouvoir économique et politique et porteuse d’un projet révolutionnaire.
Pour imposer des augmentations de salaire, la défense des services publics et de la sécurité sociale, pour restaurer les libertés publiques, abolir le pass sanitaire et les mesures de contrôle social, pour socialiser l’industrie pharmaceutique et permettre une vraie politique de santé, pour lever les brevets et obtenir des vaccins pour ceux et celles qui le souhaitent, pour bloquer les réformes rétrogrades du chômage ou des retraites, nous devons construire l’auto-organisation de la résistance sur nos lieux de vie et de travail. Nous devons imposer nos intérêts de classe par un rapport de force, dans la grève et les blocages économiques. Pour rompre avec les logiques capitalistes, nous devons oser la grève expropriatrice et la reprise des moyens de productions et d’échanges. Nous devons éliminer le capitalisme avant qu’il ne nous élimine.
Plus que jamais, notre perspective communiste libertaire est une urgence !
Les syndicats de l’Union Locale CNT 38
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