À la suite du mouvement #Sciencesporcs et de la polémique nationale en rapport avec l’islamophobie et les collages du 4 mars dernier à l’IEP de Grenoble, 17 conseils disciplinaires sont à venir. Nous revendiquons auprès de la commission disciplinaire de l’université de Clemont-Ferrand l’annulation de ces conseils prévus au matin du vendredi 19 novembre 2021.
Les conseils disciplinaires mettront en accusation les ancien.nes élu.es de l’Union Syndicale Sciences Po Grenoble (US). Alors pourquoi tou.tes les élu.es sont convoqué.es devant les instances disciplinaires ? C’est notamment la signature collective de mails et posts facebook qui motive la convocation de tou.tes les membres élu.es. Ils et elles se défendront à distance devant la commission disciplinaire de l’Université de Clermont-Ferrand puisque les conseils ont été délocalisés.
Nous nous interrogeons sur la signification d’une telle procédure en ce qu’elle crée un précédent inédit et fait peser un péril sur l’activité politique de toutes les associations étudiantes. Pour nous, c’est également empêcher la représentation syndicale à l’IEP que de poursuivre les 17 élu.es en ce que cette procédure a mis la pression sur elles / eux qui sont présent.es dans toutes les instances décisionnaires de l’école et les a conduit à l’auto-dissolution de l’US. L’US fut également la liste majoritaire ces dernières années à Sciences Po, de fait les élections syndicales ont couronné leur volonté de transformation de l’établissement.
Nous ne sommes pas les élu.es et savons que l’US a décidé collectivement de ne pas rendre publique leur convocation aux conseils disciplinaires. Toutefois, nous considérons que cette information est d’intérêt général puisqu’elle révèle les pratiques autoritaires de la direction de l’IEP. Ainsi nous prenons cette responsabilité car nous sommes tou.tes concerné.es.
Nous nous questionnons également sur la convocation de l’ex-co-président de l’US qui mêle deux dossiers bien distincts. Poursuivi pour avoir représenté des étudiant.es durant la polémique liée aux collages, il est aussi poursuivi pour avoir dénoncé des actes de violences sexuelles et sexistes, en même temps qu’il se faisait force de proposition pour lutter conte ces violences. Il nous semble que ces affaires ne réclament au mieux aucun conseil disciplinaire, au pire deux conseils séparés. Associer ces deux dossiers, c’est faire une procédure à charge et politique contre lui.
De plus, la saisine de la section disciplinaire est erronnée en ce que la direction de l’IEP reproche à l’ex-co-président d’avoir accusé de fascisme deux professeurs de l’IEP quand il n’a jamais prononcé ce mot et qu’ils n’apparaissent que dans le cadre d’un collage dont il n’est pas l’auteur. Il est donc amené à payer pour la polémique nationale et pour l’exposition médiatique qu’il a subie.
Nous maintenons que l’ex-co-président de l’Union Syndicale n’a fait que son travail de représentant des étudiant.es dans la polémique en rapport avec l’islamophobie. En effet, pour un ou une élu.e il est de son devoir d’alerter la direction quand il ou elle est prévenu.e de discriminations avérées comme non avérées. Si la direction déplore que, depuis des années, des plaintes soient faites sans que jamais les étudiant.es ne constituent de dossier solide à charge, nous déplorons que les directions consécutives n’aient pas eu la bonne intuition d’enquêter elles-même auprès des étudiant.es. Il est donc inopportun de punir les élu.es pour leur action, notamment l’appel à témoignages publié sur les réseaux de l’US en ce que l’initiative n’était pas sans précédent et en ce qu’il répondait de manière ciblée à des faits rapportés aux élu.es dans le cadre de discussions avec des étudiant.es.
Enfin, nous constatons que ces procédures disciplinaires contre tou.tes les élu.es ont été fortement appuyées par la mission de l’IGÉSR (Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche). Cette mission demande également plus de contrôle sur la vie associative dans notre établissement. Ce sont, pour nous, deux faits significatifs de l’ingérence du politique dans la vie universitaire. Bien sûr, ils sont liés directement aux déclarations de la ministe Frédérique Vidal sur les sciences sociales, à la chasse aux séparatistes imaginaires menée par le gouvernement et l’agitation marionnettique de l’ « islamo-gauchisme » par la droite et l’extrème droite. Nous nous en inquiétons et appelons tou.tes celles et ceux qui partagent notre sentiment à nous rejoindre le 15 novembre devant l’IEP de Grenoble.
Nous revendiquons auprès de la commission disciplinaire de l’université de Clemont-Ferrand l’annulation des conseils disciplinaires en rejettant leur validité.
Rassemblement le 15 novembre à 12h devant l’IEP
1030 avenue centrale – Domaine universitaire 38400 Saint-Martin d’Hères
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