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Communiqué Condillac Fauré du 11 mars 2017

Les Crous ce sont des organismes de service public qui gèrent des résidences étudiantes, ils gèrent aussi les restaurants universitaires. Depuis des années, leur budget est de plus en plus limité. En parallèle, ils subissent une exigence de rentabilité toujours plus forte.

Les conséquences sont faciles à voir : les prix du crous augmentent, les projets de restaurants et de résidences de luxe sont privilégiés aux dépends de services abordables, les réductions d’effectifs de personnes qui travaillent dans ces lieux sont massives, avec parfois des recours abusifs à des stagiaires pour combler le manque de personnel.
Alors dans ce contexte de recherche de rentabilité, c’est nous les étudiant-e-s en difficulté qui subissons les choix du Crous.

Ca peut aller très loin : il y a 3 semaines une des résidences les plus ancienne et vétuste de Grenoble, Condillac, a en partie brûlé. Il n’y a pas eu de mort mais on vous garantit que pour les étudiant-e-s qui se sont retrouvé-e-s bloqué-e-s dans leur chambre enfumée à quelques mètres des flammes c’était le cauchemard ; certain-e-s ont préféré sauter.
Cet incendie est le résultat de l’abandon complet de la résidence par le Crous, il suffit d’aller voir la façade de Condillac pour saisir à quel point c’est insalubre, le bâtiment pourrit littéralement sur pied et on ne parle même pas de l’intérieur.

Traditionnellement le Crous envoie là-bas un maximum d’étudiant-e-s étranger-e-s en misant peut-être sur le fait qu’illes supporteront cette situation en silence.
Ainsi parmi les 106 victimes de l’incendie, une centaine sont des étudiant-e-s africain-e-s, ce qui aggrave d’autant plus la situation car cela veut dire qu’il n’y a pas de parents proches vers qui se tourner. Ce qui a brûlé dans l’incendie c’est parfois tout ce que l’étudiant-e possédait en france, y compris des réserves d’argent liquide, des papiers, des titres de séjour.

Pour résumer, pendant l’incendie le Crous à été complètement à l’ouest, avec une communication pourrie, l’université absente et la préfecture à peu près autant. Il a fallu que ce soit des associations et des syndicats étudiants qui organisent la solidarité, sans quoi il n’y aurait pas eu le moindre produit de première nécessité pour se nourrir, s’habiller. Depuis l’incendie, on est dans la même veine avec un crous lent à réagir, un dédomagement financier ridicule et des victimes dispersées un peu partout.

En ce moment même on a aussi une autre résidence qui est la résidence Gabriel Fauré qui doit être réhabilitée.

C’est une résidence sur le même modèle que Condillac et le Crous veut y faire des travaux. Jusque là pas de problème, sauf que les gens qui y habitent et y sont entrés en septembre n’ont pas été informés qu’illes allaient devoir déménager en cours d’année et surtout juste avant la période des partiels.

Et là aussi le Crous nous laisse nous démerder tant qu’on gueule pas un bon coup.
En gros les étudiant-e-s ne sont pas toujours relogé-e-s dans la résidence qu’illes ont demandé, c’est à dire parfois loin du campus avec des frais supplémentaires de transport à leur charge et avec un déménagement que le Crous n’a accepté que très récemment d’aider.
Il y a des démarches administratives que le Crous refuse encore de simplifier pour tou-te-s les résident-e-s de Fauré.
Et la cerise sur le gateau : pour les étudiant-e-s qui ne peuvent être relogé-e-s que dans les résidences plus chères parce qu’illes ne veulent pas ou ne peuvent pas s’éloigner du campus, le Crous refuse de leur appliquer le loyer qui est en vigueur à Fauré qui est de 152€ alors même que ces loyers ont été pris en compte par le Crous pour son budget.
Le Crous s’éloigne de plus en plus de son rôle de service public en nous attribuant des résidences vétustes et qui risquent de cramer.
Et ça implique que le Crous essaie aussi de se décharger de ses responsabilités sur nous. Dans les faits la situation est très simple : le Crous nous laisse dans la merde et refuse d’assumer en nous donnant une compensation.En gros ce serait aux associations qui soutiennent les étudiant-e-s de combler les déficiences du Crous.
Non seulement nous vivons dans des résidences pourries, mais en plus le Crous nous fait des embrouilles misant sur le fait que les étudiant-e-s ne se mobiliseront pas pour défendre leur droits. Mais nous comptons bien défendre nos droits face à cette tentative du Crous de se payer sur notre dos,


nous exigeons entre autres :

- la gratuité du loyer pour les victimes de Condillac jusqu’à la fin de l’année universitaire.

- le relogement garanti à 152€ pour tout-e-s les étudiant-e-s de Fauré

- et pour l’avenir : des résidences réhabilitées à des prix abordables.

-*

Pour ça nous commençons à réfléchir aux actions qui feront peur au Crous :
grève des loyers, action en justice, voire occupation des bâtiments.
Si on en arrive là on aura besoin de toute aide possible
alors tenez vous au courant




la note du Crous ne passera pas

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