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Repartir ? combativité et mouvements sociaux

Deux crises majeures ont mis à mal l’élan de combativité sociale qui jalonne la France depuis l’automne 2018 et le mouvement des Gilets Jaunes :
D’abord la forte répression étatique, juridique et policière qui s’est abattue sur les gens engagés dans des mouvements sociaux d’ampleur autour des ronds-points et ailleurs. Cette répression en a surpris plus d’un par sa largesse dans le choix des « cibles » et l’intensité de sa forces (nombreuses blessures, bavures, peines de prison exemplaires etc). Symptôme de cette crise : on a pu voir des escadrilles de robocops entrer dans les cours des lycées et collèges pour faire respecter les directives étatiques et tenir la jeunesse rageuse en respect.

Ensuite, le deuxième arrêtoir à l’élan combatif est encore une forme de répression, elle aussi liée à l’économie capitaliste. C’est celle d’un virus et des directives hygiénisto-sécuritaires qui on suivit. Après les phases de tâtonnements confinatoires, le plus important maintenant pour le pouvoir, c’est d’inculquer la nouvelle façon dont le citoyen doit se comporter en période de crise permanente. Cette crise étant évidemment une fenêtre d’opportunité pour serrer fortement la visse et surtout imposer un consensus politique autour du maintien des prérogatives en matière d’économie néo-libérale : compétitivité, rendement, flexibilité. La soumission est intégrée à chaque individu et les amendes et peines de prisons ne sont que les cas limites aux cas où quelques récalcitrants iraient à l’encontre de « la survie de l’humanité », dont les États seraient les garants maintenant que l’épidémie est bien installée. En réalité, il s’agit surtout de survie de l’économie.

En tout cas, masque ou pas, le combat social se passe dans la rue, au boulot, dans la vie quotidienne. La rentrée sociale doit être un moment où il nous faut réfléchir sérieusement sur les possibilités de lutte de cette rentrée et de comment nous pouvons esquiver l’injonction à ne rien faire pour ne pas contaminer (ou comment ne pas tomber dans le panneau de la culpabilisation face à la menace sanitaire) afin de se préoccuper des affaires sociales et politiques et de ne pas laisser les encravatés décider à notre place.
Il s’agira avant tout de refaire du lien, tisser des amitiés et des solidarités avec celles et ceux qui se prennent en pleine poire ce capitalisme débridé : les exclus, les exilées, les sans-logis, les licenciés, les pressurisés, les burnoutés… et toute la cohorte de celles et ceux qui n’ont pas les billes, ni le temps de s’énerver face à l’État, aux boîtes, à l’administration et aux bras armés qui nous compriment.
Il nous faudra aussi réfléchir à comment sortir du pré-carré syndical : manif-CGT-1-jour-de-grève-rentre-au-bercail et de dicter un agenda plus offensif que celui proposé par les cogestionnaires du désastre aux revendications pécuniaires misérabilistes.
Aussi, il serait opportun de répondre avec précision à tous les argumentaires fallacieux de la macronie et de nos faux-amis de la gauche droitiste et productiviste sur la nécessité de maintenir les cadences et la « compétitivité ».
Il nous faudra donc tenir nos idéaux haut et fort, contre la marée réactionnaire et la peur anxieuse du regard tf1formaté. A ce titre, la société industrielle provoquant son lot quotidien d’empoisonnements et d’exploitation, devra être partout et tout le temps dénoncée.
Une réflexion sur notre aliénation face aux technologies (écran, smartphone, internet, 5G et objets connectés qui viennent) devra être menée en profondeur si nous ne voulons pas tomber dans des contradictions et des culs-de-sac de la pensée.
Si nous voulons reprendre du poids face aux machines à gaz syndicales, il nous faudra aborder la question centrale de l’économie capitaliste : les rapports de production, le travail et son corollaire : la retraite. Cette question devra se doubler de celle du confort de la vie aliénée, du niveau de vie, des privilèges de la culture occidentale-mondiale et des vies meilleures que nous souhaitons, si ce n’est pas pour nous, au moins pour les générations futures.
Enfin il nous faudra politiser en profondeur les débats sur l’écologie, réinscrire cette question dans une approche radicale et sociale afin de réduire la portée des questions scientifico-techniques qui nous bouffe la chique à des débats secondaires et inopérants dans un monde plus humain, plus vivant. Ceci signifie faire taire les experts.

Le mois de septembre sera déterminant comme test autant pour nous que pour l’État, à savoir si nous sommes capables de nous relever après ce double-coup de massue répressif et viral.
La macronie et ces flashballs, elle se prépare, faisons de même !
Appel à des réunions de rentrée, combative et solidaire
Appel à des AG de travailleurs et de précaires
Appel à des actions de tout ordre contre ce système qui nous opprime
Appel à se fédérer et à poser nos agendas de lutte sans les cogestionnaires ou les experts de la lutte
Appel à reprendre la rue par tous les moyens

Ceci est un texte fait sur le vif avec le cœur. Vous le trouverez peut-être naïf, mais il vient d’une personne qui ne compte pas s’endormir devant un compte Netflix, seul dans un appart miteux jusqu’au prochain déluge…

« Le tragique ne doit donc pas être confondu avec le drame : le tragique est la force où l’homme puise l’énergie d’une existence qu’il sait vouée à la mort. Et c’est la puissance tragique qui anime la parole de l’homme pour autant que l’homme « habite poétiquement la terre », ce qui est loin d’être aujourd’hui le cas, chacun en conviendra aisément. »
Monchoachi, Lakouzémi, poète martiniquais.

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