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Je connais un violeur

Je connais un violeur, encore.
Encore, parce que ça m’est déjà arrivé, je pensais que je saurais donc dire non, ou au moins me rendre compte de ce qui m’est arrivé plus vite…
Je vais pas en faire un roman, mais je suis allée voir les Shériff, et le Bal des enragés l’an dernier à Lyon avec mon ex, et une fois rentrée chez la sœur de sa coloc qui lui avait prêté son appart, il m’a violé...Y’a pas d’autre mot…
Je sais même plus si je me suis débattue, si j’ai dit non, mais je sais que je me suis mis sur le coté après le premier assaut, et que j’avais qu’une envie : dormir pour pouvoir rentrer chez moi…
Comme quoi, l ‘ « amour » peut très vite se transformer en haine et en dégoût…
Quand on s’est réveillés, j’avais qu’une envie, prendre une douche, prendre le train et rentrer chez moi, et passer le reste de la journée à pleurer dans mon lit…
Mais a la place, j’ai passé tout le trajet à relativiser,à me dire que c’était pas si grave…
Et on a continué à se fréquenter, sauf que j’avais plus envie DU TOUT de passer des nuits avec lui, je restais avec ses potes, parce qu’ils étaient sympas, mais je supportais plus qu’il me touche, qu’il soit près de moi, et qu’il m’embrasse…
La goutte d’eau ça a été quand après la Pride de Grenoble, il voulait que je passe la nuit avec lui...Je me souviens etre allé voir mon frère en mode « je veux pas passer la nuit avec lui, mais il va pas comprendre si je dis la vérité, alors faut que tu m’aides à trouver une excuse »
On avait fomentés un plan et il était parti en faisant la gueule, et j’avais même été triste et désolée…
Parce que à ce moment la, mon cerveau avait enfoui l’agression, je me disais « non il peut pas avoir fait ça, c’est le mec le plus ouvert d’esprit et féministe que je connaisse », et « ça peut pas m’arriver à moi, c’est pas possible, pas encore »
Et c’est en discutant avec un pote que j’étais allé voir à Lyon que j’ai réalisée la gravité de ce qui m’était arrivé, et que j’ai pu posé le mot « viol » sur ce qui m’est arrivé.
Avant le confinement, j’avais trouvé le courage d’aller porter plainte, mais le confinement est arrivé, et je suis censée rappeler pour y aller, mais plus ça va, et plus j’ai peur… Et plus je sais que ça ne servira à rien de toutes facons, car ce sera sa parole contre la mienne.
Et ce qui me fait enrager encore davantage, c’est qu’il va continuer sa petite vie pépère tranquille…
Qu’il va continuer à faire du bénévolat sur tous les festivals de la région grenobloise, il va continuer d’aller aux manifs, de donner des concerts avec ses deux groupes…Il va continuer à être une célébrité locale, ami de pleins de gens… Des gens vont continuer à me dire qu’il faut que je lui passe le bonjour... Rien va changer pour lui, alors que je suis plus capable d’aller en manif seule de peur de le croiser, je peux plus aller en ville seule sans angoisser de le croiser….Même accompagnée, je suis comme un suricate à l’affût de tous les bruits, les sons, et les odeurs qui seraient autant d’indices de sa présence…
Avant j’adorais aller me balader seule, aujourd’hui c’est inenvisageable...Aujourd’hui encore on peut pas citer son nom sans que j’ai envie de vomir, ou que je me mette à pleurer…
Alors oui, je sais que l’espace public est autant à lui qu’a moi, que je devrais être plus forte que ça, et je le suis la plupart du temps, c’est juste que parfois, je me laisse envahir par la terreur…
J’y ai repensé parce qu’hier en l’espace d’une seule après midi, j’ai croisée deux membres de son groupe, et je savais exactement ou ils allaient vu le jour de la semaine et l’heure, et ça m’a retourné l’estomac.


Complément informations

Numéros et contacts d’urgence
Le 3919 « Femmes Violences Information » : numéro d’écoute anonyme et gratuit (le numéro n’apparaît pas sur la facture) , accessible du lundi au samedi de 9h à 19h (animé par la Fédération nationale solidaritéfemmes). Le réseau d’associations Solidarité Femmes reste aussi mobilisé pour faire fonctionner les centres d’hébergement et les structures de proximité locales.

Viols femmes Information (CFCV) : numéro d’écoute anonyme et gratuit accessible au 0800 05 95 95 du lundi au vendredi de 10h à 19h.
Le tchat de l’association « En avant toute(s) »
https://commentonsaime.fr/: gratuit et anonyme, il s’adresse aux jeunes femmes victimes de violences sexistes et sexuelles et permet d’échanger, d’obtenir des conseils et d’être orientée. Il reste ouvert aux horaires habituels (15h à 18h du lundi au mercredi et jusqu’à 20h le jeudi et le vendredi).
Ligne d’écoute femmes en situation de handicap : 01 40 47 06 06
les lundis de 14h30 à 17h30
les jeudis de 10h à 13h
Chat pour personnes trans et intersexes du planning familial 38
https://www.facebook.com/max.planningfam.1
Rita (Ressort Trans et Intersex en Action)
https://www.facebook.com/rita.grenoble, https://rita.poivron.org/
Planning Familial de l’Isere :

09 52 12 76 97, de 9h à 17h, du lundi au vendredi, pour assurer une ligne d’écoute téléphonique locale : IVG, contra, sexualités et violences.
Pour être rappelé gratuitement, vous pouvez aussi laisser un msg sur :

secretariat@leplanningfamilial38.org
ou par MP sur facebook
ou par DM sur twitter
ou par DM sur instagram
Solidarité femmes-Miléna : 04 76 40 50 10

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