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Remaniement sexiste : riposte féministe

Accusé de viol et d’abus de faiblesse avec demandes de faveurs sexuelles, la justice vient tout juste de reprendre l’examen du non-lieu dont Gérald Darmanin, ex ministre des comptes publics, bénéficie depuis 2018. Cela n’empêche pas sa nomination au poste de ministre de l’intérieur le 06 juillet dernier. Cet homme politique, par ailleurs un des grands soutiens de la manif pour tous, et ouvertement hostile aux luttes LGBT +, est donc aujourd’hui le premier policier de France. Ce n’est pas tout. Au poste de ministre de la justice, Éric Dupont-Moretti. Avocat d’hommes accusés de viol, il a été à plusieurs reprises pointé du doigt pour la violence et le sexisme de ses plaidoiries envers les femmes victimes : “ à 30 ans, on n’est plus une potiche incapable de dire non”, dira-il lors du procès Georges Tron, niant ainsi les mécanismes d’emprise, de sidération, et les rapports de pouvoir.

Police et justice,institutions clé dans l’oppression systémique des femmes, minorisé.e.s de genre et personnes rascisé.e.s prennent un virage masculiniste profondément inquiétant.Nommer un homme homophobe et accusé de viol comme premier policier de France, c’est dire aux femmes et aux minorisé.e.s de genre de se taire. Comment les femmes vont-elles se sentir légitimes d’aller porter plainte, alors même que le chef de la police est un exemple d’impunité ? Alors même qu’être accusé de viol n’empêche pas son ascension aux plus hauts postes de pouvoir ? Comment aller porter plainte, alors même qu’on adoube au ministère de la justice un des exemples les plus flagrants de la violence des procédures judiciaires envers les victimes de viols et d’agressionssexuelles ?

Ce gouvernement de droite conservatrice ultra libérale s’inscrit dans une veine antiféministe
et masculiniste. Nous avons de sérieuses raisons de nous inquiéter. Difficile de ne pas prendre cela comme une injonction à nous taire. Difficile de ne pas voir se confirmer nos inquiétudes : un gouvernement d’hommes bourgeois, cis-genre, blancs, qui assure son pouvoir en intimidant les femmes et les minorisé.e.s de genre.

La place des femmes grande cause nationale ? La place des femmes mensonge électoral. Nous avions bien remarqué que nous étions secondaires, et ce remaniement ne fait que confirmer que le grenelle organisé par Marlène Schiappa, cette « grande féministe » libérale aujourd’hui rangée derrière Darmanin, n’était que de l’esbroufe, de la poudre aux yeux pour faire croire aux plus crédules que le gouvernement avait de l’intérêt à abolir les violences que nous subissons. Mais le gouvernement français, patriarcal et capitaliste, n’a aucun intérêt à ce que les femmes et les minorisé.e.s de genre se libèrent de leurs oppressions. Alors, il les maintient, fermement et délibérément.

Pour nous le message est clair : femmes, minorisé.s de genres et féministes, fermez là. Pour
nous, le message est clair : hommes cis genre blancs : le monde est à vous, violez.

Ce ne sont pas leurs intimidations qui nous empêcherons d’élever la voix, ni de prendre la rue. La lutte pour les droits des femmes et minorisé.e.s de genre continue et face à la violence du gouvernement en place, nous riposterons.

Noustoustes38, Solidaires Isère, Collages Féminicides Grenoble, UNEF Grenoble - Action Collective & Luttes Étudiantes, NPA 38, Jeunes Génération.s Isère, Génération.s, EELV Isère

vendredi 10 juillet 2020

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