Un blocage en lien avec les grévistes de la TAG
Pour cette nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites le ton était donné : appel à la grève reconductible et au bloquage du pays !
C’est donc avec ces objectifs en tête qu’organisations et individus se sont mobilisé.e.s ce mardi 7 mars. Ainsi très tôt le matin, alors que le jour était encore loin, les premiers blocages se sont mis en place.
A l’initiative de l’assemblée de luttes un blocage du dépot TAG de la pleine des sports à eu lieu, rassemblant une 60aine de personnes dès 4h30.
Le taux de grévistes chez les travailleureuses des transports était important (plus de 80%) et immobilisait déjà une bonne partie du trafic mais pas l’entiereté des trams.
Des personnes de divers horizons : précaires, chômeureuses, étudiant.e.s, salarié.e.s grevistes etc ont donc installé une barricade de palettes et autre foutoir au niveau de l’arret de tram. Iels en ont profité pour occulter une caméra haut perchée un peu difficile à dompter avant d’être rejoints par quelques grévistes de la TAG. Ces syndicalistes de FO et UNSA transport étaient heureu.ses de cette initiative et se sont joints au blocage dans une ambiance chaleureuse malgré le froid.
Lorsque quelques minutes plus tard un tram sortant du dépôt fut contraint de s’arrêter et de faire demi-tour, les cris de victoire retentirent joyeusement alors qu’une bombe de peinture passait de mains en mains permettant une autre forme d’expression. Ainsi un "100% du trafic maîtrisé" est apparu sur la barricade venant compléter les messages des banderoles sur lesquelles ont pouvait lire : "Grève, blocage" et "travailler tue".
Tandis qu’on partageait des boissons chaudes et que l’on grignotait des encas soigneusement préparés pour toustes, des groupes s’amusaient ça et là, à chanter, écouter de la musique ou improviser des percussions, faire des jeux collectifs et des échauffements pour se réchauffer sous la pleine lune etc. Les abris TAG furent libérés de leurs pubs et déclarés "zone tags".
Dans le même temps, les syndicalistes de FO ont aussi bloqué le dépôt de Tram d’eybens, du coup ce matin aucun tram ne circulait à Grenoble. Un débrayage important de l’entreprise ST microélectronique avait lieu à Crolles où une vingtaine de personnes a ensuite pris le rond-point pour mettre en place un barrage filtant pour differ des tracts.
Plus tard, alors que le soleil se levait à peine, ce fut au tour des lycéen.nes et étudiant.e.s d’entrer en scène. A Grenoble, les lycées Stendhal et Eaux Claires (au moins) étaient bloqués par leurs élèves. Les étudiant.e.s, elleux sont parvenues à bloquer plusieurs bâtiments : Grenoble 2 UFR (DLST et BSHM),l’amphi Weil, et le batiment Veil, et à l’Arsh les cours ont été annulé avant le blocage.
Arrivée au campus et confrontation avec les flics
Vers 7 heures, les bloqueureuses du dépot TAG, s’ennuyant un peu, ont décidé de cheminer sur la ligne de tram pour continuer à la bloquer et en profiter pour renforcer les blocages étudiants si besoin. Trimballant avec elleux un peu de matériel destiné à barricader un nouvel arrêt à l’autre bout du campus, iels remontent sans encombre jusqu’à l’arrêt "bibliothèques universitaires" où quelques tags fleurissent de nouveau. Tout le long du parcours, les rails et parfois aussi les routes, sont légèrement entravés par quelques poubelles, trottinettes, plots de chantiers ou rondins de bois, eux aussi solidaires et mobilisés !
Quelques cars de police surveillent les évènements et petit à petit le dispositif se ressert. A quelques mètres de l’arrêt "Gabriel Fauré", le petit cortège, coincé, entasse finalement ses palettes sur les voies avant de se faire complètement nasser. La tension monte un peu, les bloqueureuses s’accrochent les un.e.s aux autres, se compacte par précaution alors que la police annonce vouloir procéder à un contrôle des identités...
Tout près, les étudiant.e.s bloquant le bâtiment DLST assistent à la scène, se rapprochent et se mettent à crier des slogans et leur soutien aux personnes nassées. Les flics poussent les gens sans ménagement, les voix s’élèvent, un travailleur gréviste de l’université intercède même en faveur "des jeunes" ce qui vexe les forces de l’ordre et finalement le dispositif policier se replie. La jonction des deux groupes se fait avec soulagement et dans la bonne humeur :) L’idée de reprendre la déambulation sur la ligne de tram est abandonnée.
Chez les étudiant.e.s et les personnels grévistes de la fac il y a des prises de paroles, on profite du café gratuit du CROUS, une voiture de la BAC (brigade anti criminalité) qui traîne par là est démasquée et gentiment contrainte d’aller se garer plus loin. On se prépare tranquillement à partir en cortège pour rejoindre le départ de la manif générale à la gare.
Cortège jeune, lacrymos, interpellations et solidarité
Vers 9h ce sont donc entre 50 et 100 personnes qui partent en cortège du campus. Rapidement iels arrivent sur l’avenue Gabriel Péri. A ce moment là on aperçoit 8 camions de police. Afin de continuer à contribuer au blocage du pays, le cortège se déploie sur la route en une manif enthousiaste au pas rapide. Mais elle n’a pas fait 200 mètres qu’une ligne de policiers en armes et armures (tenue anti-émeute) la somme prestamment de se disperser. Tout le monde est alors surpris de la réaction des flics de vouloir l’empêcher de passer ; la réponse est consensuelle : "non, on va juste rejoindre la manif".
Une première grenade lacrymogène est lancé à l’avant des manifestant.e.s contraintes de reculer. Le cortège restant aussi compact qu’il le peut se reforme, il se fait de nouveau gazer, et finit par se grouper à contrecoeur sur les voies de tram imaginant ainsi faire redescendre la tension en laissant la circulation routière se rétablir au moins pour un temps.
Mais le dispositif policier ne se déserre pas, bien au contaire, la policière en chef du dispositif refait des sommations et des grenades lacrymogènes sont envoyées ; la nationale charge, matraques et gazeuses à la main. Profitant de la confusion, la BAC, positionnée à l’arrière du cortège décide de se venger des évènements du matin en matraquant et arrêtant deux personnes qu’elle déteste personnellement.
Le reste de la manifestation est coincé en bordure de route et hurle "libérez nos camarades" tandis que ceux-ci sont plaqués au sol, cerflexés et embarqués dans un camion sans ménagement.
L’OPJ (officier de police judicière) en charge de l’opération demande alors à parlementer avec des "délégué.e.s". Des personnes syndiquées s’organisent pour aller discuter. La police voudrait que tout le monde se démasque (il n’y a pourtant que des bonnets, écharpes et masques covid...) et fouiller l’intégralité des sacs personnels, le refus est unanime. Les personnes mobilisées qui attendent à la gare sont prévenues et il est dit que la manif ne partirait pas tant que le "cortège étudiant" ne l’aurait pas rejoint. La police insiste, menace d’arrêter toutes les personnes "masquées" et propose finalement de laisser le cortège avancer s’il reste sur le trottoir ! Se trouvant dans l’impasse et sous pression policière, le chemin se termine donc par les trottoirs sans grandes possibilités de reprendre la route tant le cortège est encadré par les véhicules de police.
Arrivée vers Alsace Lorraine
Depuis le début du mouvement on n’avait pas vu tant de personnes dans la rue. 55 000 personnes selon les syndicats ont défilé dans une ambiance plutôt festive. Le cortège regorgeait de banderoles, pancartes et créations diverses. Des sonos syndicales, au bloc des teufeureuses en passant par les fanfares, Grenoble donnait de la voix ! L’appel à la grève et manif feministe du lendemain était très visibilisé.
Ici le suivi du dauphiné : https://www.ledauphine.com/social/2023/03/07/greves-et-manifestations-en-isere-suivez-la-mobilisation-de-ce-mardi
En parallèle de cette manifestation, ANV Cop21 faisait une action symbolique en sortant des chaises de la banque BNP Paribas, symboles de l’évasion fiscale.
Le défilé s’est terminé par des prises de paroles à l’anneau de vitesse. Suite aux deux arrestations, un rassemblement a été programmé 17h devant le commissariat. Les personnes qui ont été placées en garde à vue sortiront finalement vers 16H30 sans aucune suite.
Contre la réforme des retraites, contre toutes mesures anti-sociales de ce gouvernement, continuons de nous mobiliser en manif et en dehors, le blocage ne fait que commencer !
Prochains rdv :
> 11 mars
> 15 mars / GREVE ET BLOCAGE - manif à 10h Gare et appel à des blocages de l’intersyndicale
> 15 mars / AG interprofessionnelle contre la réforme des retraites à 15h30 à la Bobine
> 15 mars / Assemblée de lutte contre la loi Kasbarian (criminalisation des sans-abris, des squats et locataires en difficulté) à 18h30 à Solidaires, 3 rue Garcia Lorca
> 15 mars / Réunion de quartier Saint Bruno : Organisons la lutte contre la réforme des retraites À 19h à la Salle des Tickets, 14 place Saint-Bruno
> 16 mars / AG de luttes au 38 à 19h30- 38 rue d’alembert -> / !\ attention : AG reportée au vendredi 17 mars - cause manif :)
BLOCAGE DE LA DLST - récit étudiant
La mobilisation étudiante et personnelle du campus de l’uga a mis en place ce mardi 7 mars à partir de 6h30 différents blocages de bâtiments et un piquet de grève à 7h30 incluant près de 150 étudiant.e.s et personnels. 4 bâtiments ont été bloqués : Bâtiment DLST, Bâtiment Michel Dubois, Bâtiment Louis Weil et l’Amphithéâtre Simone Veil entraînant une banalisation des cours pour toute la journée. La décision d’un blocage était portée par la décision de la précédente ag étudiante afin de mobiliser un maximum pour la manifestation de 10h à la gare de Grenoble. Une des portes du DLST avait été laissée ouverte permettant de réquisitionner une partie du mobilier du bâtiment, aucune dégradation n’a eu lieu et un accord avec le service de sécurité a été fait afin de revenir ranger le mobilier après la manifestation. Un accord qui n’a pas empêché le directeur en charge de cette UFR Yves Marcovich d’envoyer des mails fallacieux incriminant les bloqueur.euse.s d’avoir dégradé et obligé le personnels du DLST à ranger le mobilier. Aucune discussion n’était envisageable avec ce directeur qui a même insulté et tenu des propos sexistes envers les étudiant.e.s mobilisé en faveur de la banalisation qui s’est vu refusé en ce jour d’appel à la grève national.
Témoignage des personnes arrêtées
L’arrestation à été assez violente. La BAC nous connait bien et ne nous porte pas du tout dans son petit cœur sensible et frustré. Ils se sont rués sur le côté de la manifestation qui n’était pas très compact. Ils nous ont frappés, nous et quelques personnes qui ont tenté de nous aider mais heureusement, aucune blessure grave n’est arrivée. Puis nous avons été traînés dans un fourgon de police.
On s’est bien marrés en écoutant la radio de la police qui pensait que le cortège étudiant avait été « infiltré » par d’affreux casseurs masqués et que les étudiant.es étaient trop con.nes pour s’en rendre compte. Ils étaient surpris de l’absence de dissociation avec les personnes masquées et du refus des syndicats de démarrer la manifestation à la gare sans les étudiant.es. Finalement, ils ont été obligés de laisser passer le cortège.
De notre côté, une fois à l’hôtel de police, notre garde à vue s’est bien passée et nous sommes sortis sans aucune suite au bout de 6 heures juste avant l’arrivée du rassemblement de soutien décidé par l’AG interpro.
Merci à toustes d’être venus et on est content que la solidarité collective ait permis de protèger le cortège jeunes. Ces méthodes d’intimidation ne nous ferons pas peur !
À bientôt en manif et dans la rue. :)
7 mars – Bloquer les flux pour libérer les salarié.es & paralyser l’économie – Solidarité avec le mouvement et les camarades interpellé.es
Alors que 70 % de la population est opposée à la réforme desretraites, les manifestations sont massives mais le gouvernement passe en force : bloquons tout !
Le 7 mars, l’intersyndicale appelait à durcir le mouvement via la grève, des actions bloquantes et manifestations massives. Ainsi, 60 personnes se sont réunies dès 4h30 devant le dépôt de
tramways de Gières (38) pour une action de blocage des flux. Avec banderoles, peintures et muni.es de palettes, le groupe a empêché le départ des trams, perturbant les transports dans toute l’agglomération. Vers 7 heures, le groupe a rejoint les blocages étudiants du campus, en suivant les voies de trams pour toujours empêcher la circulation des trams métropolitains et bus de la région Auvergne Rhône Alpes (“Wauquiez, rends l’argent”).
Bloquer les flux, c’est fondamental pour paralyser l’économie et libérer les salarié.es dont le cadre de travail ne permet pas de faire grève (pression des patrons, salariés en CDD, intérimaires, emplois précaires…).
Cette action a rassemblé étudiant.es et chômeur.euses, des syndicalistes, autonomes.
Nous lançons un appel à rejoindre le mouvement social et à constituer une menace capable de faire plier le gouvernement. Multiplions les blocages économiques : routes, entreprises, centres commerciaux, centres financiers, universités…
Enfin, arrivé.es sur le campus, les 60 militant.es ont été nassé.es par la police une première fois. Ils se sont libéré.es en restant compact et grâce au soutien des étudiant.es et syndicats présents sur place. Une heure plus tard, la police a attaqué le cortège étudiant près du campus et interpellé 2 camarades.
Nous réclamons leur libération. Solidarité contre la répression. Rassemblement devant l’hôtel de police à 17h.
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