RDC : un « Manifeste du citoyen congolais » signé à Paris pour exiger le départ de Joseph Kabila
Les organisations de la société civile de la RDC et certains mouvements citoyens ont signé vendredi 18 août à Paris (France) le « Manifeste du citoyen congolais. » Le document prône « des actions pacifiques et non violentes » visant à empêcher le « président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà du 31 décembre 2017 ».
« Le président Joseph Kabila, dont le mandat a expiré le 19 décembre 2016, exerce le pouvoir en violation manifeste de la constitution de la République démocratique du Congo, et est passible de l’infraction de haute trahison », soutiennent les signataires du manifeste.
Ils appellent le peuple congolais à user des moyens pacifiques et non violents pour « faire échec à la tentative du président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà du 31 décembre 2017. »
A cet effet, le document annonce une « grande campagne d’actions pacifiques et non violentes devant mener au retour l’ordre démocratique constitutionnel », sans autres précisions.
Les signataires du manifeste citoyen exigent « une transition citoyenne, dont les animateurs seront désignés à la suite d’une concertation nationale ayant pour mission principale d’organiser des élections crédibles, transparentes, ouvertes et libres et qui n’en seront candidats. »
Une autre exigence porte sur la libération immédiate et sans condition de prisonniers politiques et d’opinion et la réouverture des médias fermés en RDC.
l’appel en Belgique :
depuis : http://www.cheikfitanews.net/2017/12/grande-manif-kabila-esili-a-bruxelles-le-30.12.2017.htm*]l
À l’appel de plusieurs associations de Congolais de Belgique dont la plate-forme « Antenne Monde de la Société civile de la RD Congo », une manifestation aura lieu à Bruxelles le samedi 30 décembre 2017 pour constater la fin de la présence de Joseph Kabila à la Présidence de la RD Congo.
Le deuxième et dernier mandat de Joseph Kabila à la tête de la RD Congo avait pris fin le 19 décembre 2016. Suite à un accord politique avec l’opposition, une petite transition de 12 mois avait permis à Joseph Kabila de rester au pouvoir jusqu’au 31 décembre 2017 à condition :
D’organiser les élections dans ce délai,
De ne pas traficoter la constitution,
De ne pas organiser un référendum constitutionnel,
De ne pas rêver à briguer un troisième mandat.
Durant toute l’année 2017, une fois l’accord signé, Joseph Kabila s’est hélas ingénié à saborder l’Accord du 31 décembre 2016 :
Il en a modifié unilatéralement le contenu,
Il a débauché quelques opposants en manque d’argent et les a placé à plusieurs postes ministériels dont Bruno Tshibala, transfuge de l’UDPS qui s’est vu confié le poste de Premier Ministre,
Il a fait adopter une loi électorale conflictuelle après avoir soudoyé les parlementaires qui sont pourtant pour la plupart, du même bord politique que lui,
Il a fait publier un calendrier électoral qui a repoussé les élections d’une année, au mépris de l’Accord,
Il a restreint l’espace politique en interdisant systématiquement toutes les manifestations de l’opposition, en arrêtant les opposants et en les jetant en prison, alors qu’il était plutôt question de décrisper la vie politique en permettant le retour au pays de ceux qui comme Moïse Katumbi étaient en exil,
Il a créé artificiellement des conflits dont le plus meurtrier et qualifié de crimes contre l’humanité, est celui du Kasaï qui a causé plus de trois mille morts, trente mille déplacés vers les pays voisins, et près de deux millions de déplacés internes…
Le 31 décembre 2017 marquant la fin de la petite transition, le lendemain, Joseph Kabila deviendra un monsieur comme tout le monde, ayant perdu toute légitimité et toute légalité.
Ce jour-là, une grande manifestation est organisée en RD Congo à travers tout le pays pour signifier à monsieur Joseph Kabila et ses acolytes qu’ils devraient plier leurs clics et claques .
À partir du 31 décembre 2017 à minuit, ni Joseph Kabila, ni ses ministres, ni ses parlementaires n’auront plus qualité d’engager la RD Congo, ni à l’intérieur, ni à l’extérieur : triste et sombre fin de règne.
Les Congolais vivant à l’étranger manifesteront donc le samedi 30 décembre 2017 dès 14h00 à Bruxelles. Une marche partira de la sortie du métro Porte de Namur en direction du Rond-point Schumann, avec escale à l’Ambassade de la RD Congo pour une passation de pouvoir symbolique. En face des institutions européennes, un podium sera érigé et la parole sera donnée aux représentants des partis politiques de l’opposition ainsi qu’aux leaders de la société civile. Parmi les orateurs, un invité spécial : Paul Nsapu Secrétaire Général de la FIDH, Fédération Internationale des Droits de l’Homme, organisme qui vient de publier un rapport incendiaire qui établit que les massacres au Kasaï sont des crimes contre l’Humanité. Une cinquantaine des personnes du pouvoir actuel sont susceptibles d’être poursuivis très bientôt par la justice.
Appel est donc lancé à tous les Congolais et amis du Congo de venir très nombreux à cette grande manifestation.
Les responsables des partis politiques et associations de la société civile sont invités à contribuer à cette manifestation :
En mobilisant leurs membres,
En donnant un message lors du meeting du rond-point Schumann. Prière se manifester à temps via le mail suivant : info.congolaisdebelgique@yahoo.fr,
Et surtout à contribuer financièrement aux frais d’organisation.
Bruxelles, le 26 décembre 2017.
la Lucha lance une section à Paris pour mobiliser la diaspora
Cinq ans après sa création à Goma, le mouvement citoyen congolais Lucha lance, ce samedi 16 décembre une « section Europe » à Paris.
La « Lutte pour le changement » (« Lucha ») en RDC ne doit plus se limiter au territoire national. C’est, en tout cas, ce qu’ont décidé les militants de ce « mouvement citoyen », né dans la ville de Goma, en 2012. Ce collectif aimerait reproduire le succès des mouvements citoyens sénégalais « Y’en a marre » et burkinabè « Balai citoyen », qui ont contribué, selon des modalités différentes, à chasser leurs présidents respectifs en 2012 et 2014.
La Lucha considère en effet le président congolais Joseph Kabila comme illégitime depuis l’expiration de son dernier mandat constitutionnel, en décembre 2016, et lance régulièrement des appels à manifester pour obtenir son départ.
« Premier mouvement citoyen »
A ce stade, ce mouvement n’est pas parvenu à mobiliser des masses comparables à celles qui ont déferlé sur Dakar et Ouagadougou. La Lucha revendique néanmoins le statut de « premier mouvement citoyen de la République Démocratique du Congo ». Elle aurait des sections reconnues dans « vingt-deux » villes du pays.
Sa première section hors de la RD Congo doit être créée, à Paris, samedi 16 décembre. « L’objectif est de mobiliser la diaspora en Europe, pour qu’elle s’organise afin de mener des actions, explique Bienvenu Matumo, un des militants de la Lucha, par ailleurs étudiant dans la capitale française. À terme, nous pourrons interpeller des institutions françaises, puisque la France est l’un des acteurs clés en RDC. Mais aussi celles de l’Union européenne ou encore les ambassades congolaises en Europe ».
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